D’après Annick Lantenois dans Le vertige du funambule, le graphisme peut être défini comme « Le traitement formel des informations et des savoirs. Le designer graphique est alors un médiateur qui agit sur les conditions de réception et d’appropriation des informations et des savoirs qu’il met en forme. » Le graphisme combine textes et images. Il met en avant des formes, des couleurs, joue avec les lignes et les espacements afin de créer une image communicante, informative ou instructive. Il prône une composition harmonieuse entre un mode de représentation, la symbolique des éléments représentés, une efficacité de lisibilité et de compréhension pour le spectateur, pouvant engager un point de vue esthétique.
L'étymologie du “Graphisme” : Du latin « graphicus », du grec ancien « graphikós », issu de « graphein » qui signifie « écrire » et donc laisser un trace afin de communiquer quelque chose ou de montrer son existence dans le temps et l’Histoire afin d’en garder la mémoire.
L'étymologie du “Textile” :
La matière textile est une matière propre à être transformée en fil, puis tissée. Il est issu du filage puis du tissage de fibres ou de feutre. Il est souvent destiné à l’habillement, à l'ameublement ou la décoration.
Une autre vie de l’image par sa préhension. Tissage, tramage, broderie, techniques d’impression…
Texte et textiles, du Moyen-Âge à nos jours, textes réunis par Odile Blanc :
Tissu/papier. Echanges d'impression, Odile Blanc, Françoise Charpigny
Au XIX°s, suite à la révolution industrielle ainsi qu’au développement de l’industrie et plus particulièrement de l’industrie textile, les chimistes, les teinturiers et les soyeux collaboraient ensemble afin de créer, définir de nouvelles couleurs pour les textiles et notamment la soie.
Une filiation des techniques → le métier Jacquard dont le système de cartes perforées (sorte de mémoire analogique) permet la programmation de motifs complexes en guidant les crochets qui soulèvent les fils de chaînes. Il peut ainsi faire office d’inspiration pour nos systèmes algorithmiques actuels (dit numériques). D’autre part, dès ses débuts le pixel reprend le principe, l’idée du point de croix en discrétisant une image en pleins de petits carrés.
Entre croisement et décloisonnement… Les images : du fil aux pixels ? → nouvelles techniques de création tant graphiques que textiles, nouvelles matières… → La matière textile : de la passivité à l’interaction ? : Collaboration / Croisement des apprentissages numériques avec le textile. C’est par exemple le cas des e-textiles et plus particulièrement du studio Data Paulette ou de Ying Gao qui crée des vêtements interactifs. D’autre part, le travail tangible des matières revient de plus en plus au goût du jour afin de contrebalancer le travail numérique devenu omniprésent dans notre société. Ainsi, certains designers se servent de cette ambivalence dans leur travail. À titre d’exemple, je citerais Claire Williams qui a élaboré pour son projet Data Knits, une série d’écharpes, de tissus Jacquard tricotés dont les motifs proviennent de règles d’automates cellulaires afin de « traduire, générer et encoder des données au sein d’une surface textile ». Le studio néerlandais Raw Color a créé le projet Cryptographer qui génère des motifs en traduisant les mots des SMS en code. Une fois blanchi dans le tissu, le message devient alors tangible.