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wiki:memoires:diy:diy:lexique

A

- adaptation : terme qui dérive d’« ad-aptare » qui signifie rendre apte à ou ajuster à ; joindre ou conformer. C’est une idée banalement darwinienne que d’affirmer que plus un vivant est adapté moins il est adaptable, moins il peut adopter un nouveau milieu. Quant à l’homme, chacun sait bien qu’il ne s’adapte pas à son milieu puisque, bien plutôt, il adapte son milieu, qui, de ce fait, n’est plus seulement milieu de besoin mais milieu de désir.(Ars industrialis)

- Adoption : terme qui dérive d’« ad-optare » qui signifie opter ou choisir, greffer ou acquérir. Toute individuation humaine est un processus d’adoption, et la santé d’une individuation se mesure à sa possibilité d’adoption – d’un mode de vie, d’une technique, d’une idée, d’un étranger, etc. Le « faire sien » qu’est l’adoption suppose une participation de ce qui adopte à ce qui est adopté. (Ars industrialis)

- adapter/adopter : l’adoption est le processus d’une individuation, c’est à dire d’un enrichissement, tandis que l’adaptation est une désindividuation : une restriction des possibilités de l’individu. S’adapter à une norme n’est pas adopter une norme : dans le premier cas, la norme est posée indépendamment de celui qui s’adapte, dans le second, la norme n’existe que si elle est adoptée1. L’adaptation est un rapport entre deux termes qui préexistent à leur mise en rapport, tandis que l’adoption est une relation telle que les termes ne préexistent pas à leur mise en relation : celle-ci est créatrice des termes qu’elle relie – par exemple, le père et son enfant ne préexistent pas, en tant que tels, à la relation d’adoption2. Tout ingénieur, tout artiste, tout penseur sait qu’on n’innove pas, qu’on ne crée pas, qu’on ne pense pas en s’adaptant, mais en adoptant de nouvelles normes d’usage et de fonctionnement. Dans une certaine mesure, l’opposition entre adaptation et adoption rejoint celles entre audience et public, entre consommateur et amateur, mais aussi entre usager et praticien. On ne s’adapte pas à une langue, on l’adopte, et c’est pourquoi il n’y a pas de mode d’emploi d’une langue. Ex. On n’utilise pas un piano, on le pratique, et la musique en tant qu’art est une relation d’adoption, non un rapport d’adaptation. Partout autour de nous, l’adaptation opère comme une pétition de principe aux effets néfastes, par exemple dans les domaines psychiatrique, scolaire ou universitaire, managérial, et dans ce qui fut notre triste Ministère identitaire. Nous sommes nombreux à constater que ce dont on souffre n’est pas d’inadaptation mais bien d’hyperadaptation. Et chacun sent bien que l’adaptation au milieu ne signifie plus, aujourd’hui, l’adoption de celui-ci. (Ars industrialis)

- affordance (James Jerome Gibson) : L'affordance est la capacité d’un système ou d'un produit à suggérer sa propre utilisation. Le terme est utilisé dans différents champs, notamment la psychologie cognitive, la psychologie de la perception, la psychologie ergonomique, le design, l'interaction homme-machine et l'intelligence artificielle. (Wikipédia)

- anti-industriels (ou anti-productivistes ou encore techno-critiques) sont des mouvements militants élaborant une critique du “progrès technique”; idéologie née au XIXe siècle durant la Révolution industrielle et qui, depuis la Seconde Guerre mondiale, s'ancre dans les consciences, principalement sous l'effet de l'automation, de l'informatisation et des réseaux électroniques. Les courants anti-productivistes apparaissent à partir des années 1960, quand les effets négatifs de l'idéologie productiviste commencent à devenir patents, notamment sur l'environnement. Ils se manifestent non seulement au travers des prises de position théoriques (rédaction et publication d'articles, de revues, de manifestes, de pétitions; animation de sites internet, blogs, forums…) mais également sous la forme d'actions concrètes qui vont des plus légales (création d'associations et de comités de défense, organisation de débats publics, manifestations de rue…) aux occupations de terrains ou des actions plus radicales mais n'ayant qu'une valeur symbolique, dans l'esprit de la désobéissance civile (par exemple les arrachages de plants d'OGM). Les auteurs de ces actions reconnaissent qu'elles sont illégales mais font valoir qu'elles sont en revanche totalement légitimes. En France, les militants qui y recours rappellent que le droit à l'insurrection est inscrit dans la constitution. La non-violence étant l'un des principes d'action fondamentaux revendiqués, il n'est recouru à la violence que très rarement et dans le cas de débordements (par exemple lorsque des casseurs profitent d'une manifestation de rue pour se livrer à des actions de vandalisme sur des lieux symboliques de domination)27. Le cas de Ted Kaczynski, aux États-Unis, constitue l'unique exemple connu d'atteintes aux personnes (attentats piégés).

- anticipation imaginaire (Simondon) amateur qui se projette mentalement en train de faire grâce aux multiple fonction d'un outil

- amateur : nom donné à celui qui aime des œuvres ou qui se réalise à travers elles. Il y a des amateurs de sciences et de techniques comme on parle d’amateurs d’art. La figure de l’amateur prolonge la figure du goût telle qu’elle se donnait à penser aux Lumières, comme intelligence du sensible ou médiation de l’immédiat, comme singularité d’un sentiment pourtant éduqué. Elle accompagne donc la question de la formation d’un public critique (irréductible à de l’audience).

Lorsque nous parlons de l’« économie de l’amateur », nous ne désignons pas une réalité mais un idéal-type, au sens weberien. La figure de l’amateur s’oppose à la figure du consommateur, car l’amateur goûte le donné qu’il perçoit et par là le constitue, il participe à ce qu’il désire et par là s’individue. Aimer, c’est contribuer à l’être et/ou au devenir de ce que l’on aime.

Aimer quoi que ce soit c’est ne rien aimer du tout, et ne rien aimer du tout c’est n’être plus capable d’attention : l’amateur ne peut plus aimer là où la consommation a pour but de tuer l’attention à ce qui est consommé.

Chacun sait qu’aimer n’est pas quelque chose qui est de l’ordre de la possession ou de la consommation, mais de l’ordre de l’implication, de l’investissement et de la circulation d’une énergie libidinale. Aimer relève en ce sens d’une contribution comme co-individuation – et l’on n’aime pas que des êtres, mais aussi des milieux : on aime – ou n’aime pas – son travail par exemple.

La dissociation du salarié et de son milieu de production fut à la base de l’organisation industrielle du travail ; corrélativement la dissociation du consommateur et de son milieu de loisir fut à la base de l’organisation industrielle du spectacle. L’amateur résiste à cette double dissociation, et cela parce que le temps de l’amateur est ce qui résiste à la dissociation du temps de vie en temps de travail (ou de production) et temps de loisir (ou de consommation).

Au contraire de l’économie consumériste qui épuise les désirs des consommateurs, l’économie de la contribution que rendent possibles les technologies culturelles et cognitives est psychiquement et collectivement individuée par des amateurs. Tout ce que l’on appelle les « réseaux sociaux » ne constitue pas – loin s’en faut – des réseaux d’amateurs : il faudrait pour cela que soit établie en principe la possibilité de critiquer la structure du réseau, d’intervenir sur elle, de contribuer à l’organisation des algorithmes de traitement et d’exploitation des métadonnées qu’ils engendrent, tout cela précisément au service d’une individuation collective et d’une transindividuation critiques. Un tel objectif de socialisation critique des réseaux dits sociaux (issus du social engineering) devrait être au cœur d’une politique publique d’éducation au service d’une économie industrielle de la contribution – c’est à dire aussi bien du soin, ou du « care ».

La figure de l’amateur est l’idéal-type de l’économie de la contribution parce qu’il est celui qui construit lui-même une économie libidinale durable et n’attend pas que la société industrielle le fasse à sa place. A cet égard, le hacker est une figure subversive par sa capacité à s’approprier l’offre technologique et industrielle sans se conformer aux prescriptions du marketing voulues par les plans de développement de l’industrie. Les hackers ne sont ni des consommateurs, ni des clients, ni des usagers : ce sont des praticiens, c’est à dire des amateurs du monde à l’époque de sa numérisation. Le temps de travail hors emploi (salarié), manifesté par les hackers ou par les intermittents du spectacle2, est exemplaire de ce travail de l’amateur. (Ars Industrialis)

- art brut/art naïf (Lucienne Peiry) : Les créateurs d'art naïf voisinent avec les auteurs d'Art Brut par l’originalité et l’inventivité qui animent pareillement leurs productions. Issus généralement d’un milieu populaire, ni les uns ni les autres n’ont suivi de formation artistique: ils disposent d’une culture simple, souvent rudimentaire, et s’engagent dans la création avec spontanéité. Mais les peintres naïfs se réfèrent à l’art traditionnel et officiel auquel ils empruntent les sujets (paysages, portraits et scènes de genre), les procédés de figuration (perspective linéaire ou aérienne) et la technique (peinture à l’huile sur tableau de chevalet). Tout en étant autodidactes, ils rêvent de palmes académiques, d’intégration, de reconnaissance, et sont attirés par l’institution muséale. Ils aspirent à la consécration culturelle et sociale. A l’inverse, l’auteur d’Art Brut ignore les instances culturelles, les normes et valeurs de l’art officiel, ou s’y montre indifférent voire réfractaire. http://www.artbrut.ch/fr/21006/definitions-art-brut

- art naïf désigne une école de peinture, les « peintres naïfs », prônant un style pictural figuratif ne respectant pas — volontairement ou non — les règles de la perspective sur les dimensions, l'intensité de la couleur et la précision du dessin. L'inspiration des artistes naïfs est généralement populaire et le terme s'applique aussi à des formes d'expression populaires de différents pays, notamment au courant artistique le plus connu d'Haïti. Dans le reste des arts, ce terme désigne également les œuvres d’artistes, le plus souvent autodidactes, qui se trouvent en décalage avec les courants artistiques de leur temps. Au Québec, on emploie plus volontiers le terme d’« art indiscipliné », bien que celui d’art naïf soit parfois utilisé.

- autarcie : L'autarcie est un système économique d'un territoire géographiquement défini, d'une région ou d'un État habité par des acteurs économiques qui peuvent suffire à tous leurs besoins et vivre seulement de leurs propres ressources. L'entité économique réelle déclarée vivant en autarcie peut être une famille, un groupe humain, une communauté insulaire, un gouvernement isolé.

- autonomie Du grec autos : soi-même et nomos : loi, règle. L’autonomie (du grec αὐτονομία, autonomia) est la faculté d'agir par soi-même en se donnant ses propres règles de conduite, sa propre loi. L'autonomie est synonyme de liberté, elle se caractérise par la capacité à choisir de son propre chef sans se laisser dominer par certaines tendances naturelles ou collectives, ni se laisser dominer de façon servile par une autorité extérieure.

- autorégulation : la régulation d'un système par lui-même. C'est le cœur de ce qui constitue l’autonomie du système1 : ce qui fait qu'il se maintient et se transforme en partie selon ses propres règles et non pas seulement en fonction de facteurs externes. L’autorégulation de l’état, des processus, de l’évolution du système sont des dimensions reliées de son autonomie. L’autorégulation est également directement liée à la notion de complexité : si un système est autorégulé, il est forcément complexe.

B

- bottom up inovation : innovation qui survient dans les milieux amateur tel que les fablab ou autres atelier collaboratif contrairement à la majorité des innovations qui surviennent dans les entreprises.

- bricoleur Le bricolage regroupe les occupations exercées hors du cadre professionnel en tant qu'amateur et liées à la création, l'amélioration, la réparation et l'entretien de toutes choses matérielles. On dit d'une personne habile de ses mains qu'il est un « bon bricoleur ». À l'inverse, l'expression « bricoleur du dimanche » est plus péjorative. Le bricolage est une activité manuelle désignant de petits travaux, en général effectués chez soi. Dans la partie commerciale du secteur, le concept anglo-saxon du DIY fut une telle réussite commerciale pour les magasins de bricolage qu'il s'est généralisé aux distributeurs de meubles, sous l'argument de prix compétitifs.

- bidouilleur : personne qui Trafique, bricole un appareil, un matériel, etc.

C

- cadre pédagogique

- convivialité (Ivan Illich) : Le concept d'outil convivial est introduit par Ivan Illich dans La convivialité (Tools for conviviality, 1973) « pour formuler une théorie sur une société future à la fois très moderne et non dominée par l'industrie ». Il nomme conviviale « une telle société dans laquelle les technologies modernes servent des individus politiquement interdépendants, et non des gestionnaires ». Il qualifie ces individus d'austères, dans le sens de Thomas d'Aquin, qui fait de l'austérité une composante d'une vertu qu'il nomme amitié ou joie. Les outils conviviaux sont alors les outils maniés (et non manipulés) par ces individus dans cette société. Illich prend soin de signaler qu'en français « convivialité » a un sens particulier inventé par Brillat-Savarin, utilisable dans un contexte très précis, qui ne peut être confondu avec le contexte également précis où il l'emploie dans son essai. Selon Illich, « l'homme ne se nourrit pas seulement de biens et de services, mais de la liberté de façonner les objets qui l'entourent, de leur donner forme à son goût, de s'en servir avec et pour les autres ». Une société qui refoule cette convivialité devient selon lui sujette à un sentiment de manque, l'hypertrophie de la productivité ne pouvant parvenir à satisfaire les besoins créés. Pour Illich, l'homme devient avec l'ère industrielle « l'accessoire de la méga-machine », « un rouage de la bureaucratie », « une matière première que travaille l'outil », les institutions dressant les individus en fonction des objectifs de production. Les produits non-conviviaux, ne pouvant être accessibles à tous, génèrent frustration des pauvres et insatisfaction des riches. L'industrialisation généralisée amène par ailleurs à une homogénéisation de tous, au déracinement culturel et à la standardisation des relations personnelles.

Il souligne de plus le paradoxe selon lequel, malgré le niveau atteint et jadis impensable d'habileté à s'outiller, il nous est plus que jamais difficile à imaginer une société simplement outillée et conviviale.

- clinamen : Dans la physique épicurienne, le clinamen est un écart, une déviation (littéralement une déclinaison) spontanée des atomes par rapport à leur chute dans le vide, qui permet aux atomes de s'entrechoquer. Cette déviation est spatialement et temporellement indéterminée et aléatoire, elle permet d'expliquer l'existence des corps et la liberté humaine dans un cadre matérialiste. Bien que cette théorie ne soit développée que dans le De rerum natura de l'épicurien latin Lucrèce, elle est attribuée à Épicure lui-même1, son œuvre ayant été en grande partie perdue depuis l'Antiquité romaine.Ces écarts qui paraissent des accidents de parcours, des épiphénomènes, rapprochent le clinamen de la « science du particulier, quoi qu'on dise qu'il n'y a de science que du général », qu'est la 'Pataphysique.

- déposséder : La dépossession est l'action qui consiste à priver quelqu'un d'un bien (bien privé, bien public ou bien commun) par un moyen coercitif, illégalement ou injustement.La dépossession peut concerner un patrimoine immatériel tel que l'histoire ou la langue d'un groupe humain, ainsi privé de ses racines, phénomène fréquent dans les stratégies de conquêtes territoriales ou encore le patrimoine alimentaire (quand les cultures de rentes destinées à l'exportation remplacent les cultures vivrières qui nourrissaient la population), en Afrique notamment.

- congruence (Carl Roger) : le terme que nous avons employé pour indiquer une correspondance exacte entre l’expérience et la prise de conscience. Ce terme peut aussi désigner d’une façon plus large l’accord de l’expérience, de la conscience et de la communication http://www.formation-ecoute-active.fr/les-plus-belles-citations-de-car-rogers/

- contre-culture : mouvement culturel contestataire. Il peut en coexister plusieurs simultanément au sein d'une même société. Ce néologisme est généralement attribué au sociologue Theodore Roszak, qui publia en 1969 The Making of a Counter Culture (en) 2. On trouve cependant le terme “contraculture” sous la plume de John Milton Yinger (en) en 1960 dans la American Sociological Review (en) éditée par l'association américaine de sociologie. Yinger publiera en 1982 Countercultures: The Promise and Peril of a World Turned Upside Down.

- customiser Personnaliser (un objet, un logiciel,etc.) à son goût personnel (par exemple en y ajoutant des accessoires).

D

- design social Papanek : Le design social demande au designer de s'interesser à son rôle et ses responsabilités dans la société et permettre ainsi un changement social.

- DIT

- DIWO (Bauwens) : Do It With Other le terme DIWO ou D.I.W.O, “Do It With Others” a été utlisé la première fois dans le projet collaboratif de Furtherfield 'Rosalind' (http://www.furtherfield.org/get-involved/lexicon). Un nouvel art media lexicon,né en 2004. Le DIWO est une façon contemporaine de collaborer et d'exploiter les avantages de vivre dans l'ère d'Internet. En s'appuyant sur les expériences passées avec les radios pirates, les inspirations historiques du punk, comprennant un mouvement productif vers la culture de la musique indépendante, ainsi que l'apprentissage de Fluxus et les situationnistes, et la méthode de pairs à pairs; les artistes agissent en étant plus proches d'un bien commun. DIWO (Do-It-With-Others): Origin, Art & Social Context de Marc Garrett - 28/05/2012

- DIY : Do it yourself (DIY) est une appellation, dont une traduction littérale en français serait « Faites-le vous-même », « Faites-le par vous-même », « Fais-le toi-même » ou encore « fait maison », ou « fait à la main » au Canada, qui désigne à la fois : certains musiciens ou mouvements culturels ; des activités visant à créer des objets de la vie courante, des objets technologiques ou des objets artistiques, généralement de façon artisanale.

E

- empathie (Carl ROGERS) : ou la compréhension empathique consiste en la perception correcte du cadre de référence d’autrui avec les harmoniques subjectives et les valeurs personnelles qui s’y rattachent. Percevoir de manière empathique, c’est percevoir le monde subjectif d’autrui “comme si ” on était cette personne – sans toutefois jamais perdre de vue qu’il s’agit d’une situation analogue, “comme si ”. La capacité empathique implique donc que, par exemple, on éprouve la peine ou le plaisir d’autrui comme il l’éprouve, et qu’on en perçoive la cause comme il la perçoit (c’est-à-dire qu’on explique ses sentiments ou ses perceptions comme il se les explique), sans jamais oublier qu’il s’agit des expériences et des perceptions de l’autre. Si cette dernière condition est absente, ou cesse de jouer, il ne s’agit plus d’empathie mais d’identification. http://www.formation-ecoute-active.fr/les-plus-belles-citations-de-car-rogers/

F

- fablab : Un fab lab (contraction de l'anglais fabrication laboratory, « laboratoire de fabrication ») est un lieu ouvert au public où il est mis à sa disposition toutes sortes d'outils, notamment des machines-outils pilotées par ordinateur, pour la conception et la réalisation d'objets. La caractéristique principale des fab lab est leur « ouverture ». Ils s'adressent aux entrepreneurs, aux designers, aux artistes, aux bricoleurs, aux étudiants ou aux hackers en tout genre, qui veulent passer plus rapidement de la phase de concept à la phase de prototypage, de la phase de prototypage à la phase de mise au point, de la phase de mise au point à celle de déploiement, etc. Ils regroupent différentes populations, tranches d'âge et métiers différents. Ils constituent aussi un espace de rencontre et de création collaborative qui permet, entre autres, de fabriquer des objets uniques: objets décoratifs, objets de remplacement, prothèses, orthèses, outils…

G

- généraliste : Personne qui n'est pas spécialisée, qui couvre tout un secteur d'activité.

H

- hacker : Hacker est un terme emprunté à l'anglais et qui signifie “pirate informatique”. Un hacker est donc un fouineur, une personne qui a beaucoup de connaissances en informatique et qui peut pirater des logiciels informatiques, des sites web, etc

I

- individuation(Simondon) : L’individu n’est pas seulement un (unité, totalité), il est unique (unicité, singularité). Un individu est un verbe plutôt qu’un substantif, un devenir plutôt qu’un état, une relation plutôt qu’un terme et c’est pourquoi il convient de parler d’individuation plutôt que d’individu. Pour comprendre l’individu, il faut en décrire la genèse au lieu de le présupposer. Or cette genèse, soit l’individuation de l’individu, ne donne pas seulement naissance à un individu, mais aussi à son milieu associé.L’individuation humaine est la formation, à la fois biologique, psychologique et sociale, de l’individu toujours inachevé. L’individuation humaine est triple, c’est une individuation à trois brins, car elle est toujours à la fois psychique (« je »), collective (« nous ») et technique (ce milieu qui relie le « je » au « nous », milieu concret et effectif, supporté par des mnémotechniques)3. Cet « à la fois » constitue en grande partie l’enjeu historique et philosophique de la notion d’individuation. Par exemple, on se demandera de quelle manière la médiation mnémotechnique de l’imprimerie surdétermina les conditions de l’individuation et reconfigura les rapports du « je » et du « nous ». La politique industrielle ou l’écologie de l’esprit que nous appelons de nos vœux repose fondamentalement sur la ré-articulation entre l’individuation psychique, l’individuation collective et l’individuation technique. (Ars Industrialis)

- intelligence collective

J

- jugaad (Navi Radjou) : mot familier hindi-ourdou veut dire débrouillardise. C'est une réparation innovante utilisée pour des solutions qui contournent les règles, ou une ressource qui peut être utilisée en tant que telle, ou une personne qui peut résoudre une question complexe. Il est utilisé autant pour décrire les mécaniciens de rue que pour les solutions politiques. Ce sens est souvent utilisé pour signifier la créativité qui est de rendre les choses fonctionnelles ou de créer de nouvelles choses avec de maigres ressources. Cette méthode d’innovation très présente dans les pays émergents permet de changer son approche sur l’innovation, en percevant les contraintes comme autant d’incitations à innover.

Jugaad Innovation: Think Frugal, Be Flexible, Generate Breakthrough Growth, Navi Radjou, Jaideep Prabhu, Simone Ahuja, foreword by Kevin Roberts (2012).

K

- Kludge : (ou Kluge) (/ klʌdʒ /, / kluːʒ /) (traduction en français : bidouille) est un moyen ou une solution rapide qui est maladroit, inélégant et difficile à maintenir, mais une solution efficace et rapide à un problème. C'est un synonyme au terme «gréement de fortune.“ Ce terme est utilisé dans divers domaines tels que l'informatique, l'ingénierie aérospatiale, argot d'internet et des neurosciences évolutif.

L

- libido : socialisation de l’énergie produite par la pulsion sexuelle, mais telle que, comme désir, cette pulsion est transformée en objet sublimable : objet d’amour ou d’attention passionnée à l’autre.

L’exploitation managériale illimitée de la libido est ce qui détruit le désir et l’humain en nous. De même que l’exploitation du charbon et du pétrole nous force aujourd’hui à trouver des énergies renouvelables, de même, il faut trouver une énergie renouvelable de la libido (ce pourquoi nous disons que c’est un problème écologique).Or la libido est constituée par des techniques ; ce n’est pas une énergie qui se développe spontanément, mais elle est articulée sur des techniques, des « fétiches », et plus généralement sur des prothèses.

- life hack : se réfère à n'importe quelle méthode astuce, raccourci, compétences ou nouvelle méthode qui augmente la productivité et l'efficacité, dans tous les domaines de la vie. C' est en d'autres termes, tout ce qui résout un problème quotidien d'une manière ingénieuse. Inventé dans les années 1980 dans la culture des hackers, le terme est devenu populaire dans la blogosphère et est principalement utilisé par les experts informatiques qui souffrent de la surcharge d'information. D'autre s’intéressent de manière ludique aux façons dont ils peuvent accélérer leur flux de travail dans d'autres domaine que la programmation.

M

- maker culture : de l'anglais make signifiant « fabriquer », c'est une culture (ou sous-culture) contemporaine constituant une branche de la culture Do it yourself tournée vers la technologie. La communauté des makers apprécie prendre part à des projets orientés ingénierie. Les domaines typiques de ces projets sont donc l'électronique, la robotique, l'impression 3D et l'usage des machines outils à commande numériques (CNC) mais également des activités plus traditionnelles telles que la métallurgie, la menuiserie, les arts traditionnels et l'artisanat. La culture met l'accent sur une utilisation innovante de la technologie et encourage à l'invention et au prototypage1. Une attention toute particulière est mise sur l'apprentissage de compétences pratiques et l'application de ces dernières de manière créative. La culture maker est née aux États-Unis et a été popularisée en Europe plus tard.

- maker faire : La Maker Faire est un événement mondial et itinérant créé par le magazine américain Make (en)1. Il s'agit du plus grand mouvement au monde regroupant ateliers, présentations et conférences autour des thèmes de la créativité, de la fabrication et des cultures Do it yourself (Faites-le vous-même) et maker.

O

- Ougrapo : Ouvroir de design graphique potentiel est un atelier pour une pratique du design graphique sous la contrainte. Il a été fondé en 2001, en Alllemagne et rassemble des designers graphiques qui collecte et applique des méthodes et procédés. site ougrapo

- ouvrer : Terme issu du latin « operari » (ouvrer, soit agir, opérer, travailler avec ses mains) et « operarius » (celui qui fait). Fin XIIe siècle évolue vers « overier » puis « ouvrier ». Fin XVIe siècle, le verbe « travailler » élimine progressivement la racine du terme « ouvrer » du fait de l'homonymie avec « ouvrir ». Se sont maintenues cependant certaines formes comme « ouvré », « ouvrable », « œuvre », « ouvroir »

- Ousonmupo : L'Ouvroir du sonore et du musical potentiels est une confrérie qui est aux sons et à la musique de ce que l'OULIPO est à la littérature. Les ousonmupiens composent de la musique (instrumentale pour instruments classiques ou non classiques, électroacoustique, par ordinateur, accompagnée ou non d'images, etc.) en s'imposant des contraintes (comme les écrivains de l'OULIPO). L'OUSONMUPO ne fonctionne pas comme un mouvement artistique, mais comme un laboratoire d'idées.

P

- personnaliser : Donner un caractère unique à quelque chose.

- popular education : L'éducation populaire est un courant de pensée qui cherche principalement à promouvoir, en dehors des structures traditionnelles d'enseignement et des systèmes éducatifs institutionnels, une éducation visant l'amélioration du système social. Depuis le XVIIIe siècle occidental, ce courant d'idées traverse de nombreux et divers mouvements qui militent plus largement pour le développement individuel des personnes et le développement social communautaire (dans un quartier, une ville ou un groupe d'appartenance, religion, origine géographique, lieu d'habitation, etc.) afin de permettre à chacun de s'épanouir et de trouver une place dans la société. En France, tout au long du XXe siècle, l'éducation populaire s'est d'abord organisée autour de trois grands courants idéologiques : le christianisme social, dont la dimension intellectuelle est illustrée notamment par le personnalisme autour de la revue Esprit ou encore le scoutisme, les mouvements laïques, autour de la Ligue de l'enseignement (Les Francas, les Céméas, etc.) et enfin le mouvement ouvrier, en particulier la CGT et ses organismes spécialisés.

- ProAm : Un amateur engagé dans des activité en tant que professionnel où à niveau de compétence égale.

- prolétarisation (Marx) : La prolétarisation est, d’une manière générale, ce qui consiste à priver un sujet (producteur, consommateur, concepteur) de ses savoirs (savoir-faire, savoir-vivre, savoir concevoir et théoriser). Rappelons tout d’abord que Marx ne dit pas que le prolétariat est la classe ouvrière : il dit que la classe ouvrière est la première classe à être touchée par la prolétarisation. Les prolétaires n’ont pas disparu : la prolétarisation, c’est à dire la perte des savoirs, a au contraire envahi « toutes les couches de la société »1. Privé de savoir, le prolétaire est privé de travail, s’il est vrai que travailler c’est s’individuer en individuant son milieu de travail et en se co-individuant avec des collègues de travail, c’est à dire en formant avec eux un milieu associé. Le prolétaire est l’employé d’un milieu dissocié. Le prolétaire, dit Simondon, est désindividué par la machine qui a grammatisé et automatisé son savoir. (Ars Industrialis)

- prosumérisme tendances qu'ont les consommateurs à se professionnaliser et s'approcher de la figure de producteur. Notamment par le biais de connaissances acquises grâce à un accès à l'information considérable (ce qui est d'autant plus vrai à l'ère numérique), et poursuivant certaines convictions d'ordre plus politique.

- punk : L'idéologie punk est la pensée (textes de chansons, presse alternative, fanzines), le graphisme, l'esthétique et la musique (Sex Pistols, The Clash, Jamie Reid…) du mouvement punk et ses variantes dans le temps. Son action liée au do it yourself (en français : faites le vous-même) est ouvertement politique, liée à la contestation de l'ordre établi, à la notion de liberté individuelle, à l'anarchisme (Crass, Jello Biafra, Bérurier Noir, etc.). De nombreux auteurs comme Greil Marcus ont, après 1977, éclairé d'un jour nouveau les origines d'un mouvement qui a son importance dans la culture occidentale depuis son apparition à la fin des années 1970.

L'idéologie punk est basée sur des concepts existentialistes, anarchistes, individualistes, antiautoritaires, égalitaires voire nihilistes, avec une forte revendication de liberté personnelle et sociale, de contestation de la loi et des autorités, souvent antiraciste et antinazi, luttant ouvertement contre le racisme via l'expression artistique ou musicale. Ainsi le punk, met en avant l'urgence, l'improvisation, la singularité, le désordre, voire l'émeute.

La « philosophie punk » se caractérise par l'esprit de subversion, le do it yourself, le détournement des codes, la dérision, la mise en place de structures « alternatives », l'anticapitalisme, la liberté maximale de l'individu et la mise en place d'un cadre de vie comportant le moins de restrictions possibles.

R

- réapropriation: Dans les domaines politique et social, les différentes pratiques et théories de réappropriation relèvent des cadres anarchiste et autogestionnaire. Suivant une acception élargie et descriptive, le terme de réappropriation comporte généralement deux versants : il peut aussi bien concerner des savoir-faire ou des pratiques spécifiques que des modes de fonctionnement collectifs. Historiquement, le terme de réappropriation a pu (et peut encore de nos jours) désigner l'action de récupérer les richesses produites par la classe ouvrière3. En général, cette acception fonctionne en binôme avec le terme d'« expropriation », généralement utilisé par des anarcho-communistes, dont Emma Goldman et Pierre Kropotkine. Plus spécifiquement, il peut également désigner une modalité de lutte d'action directe et de lutte syndicale (anarcho-syndicaliste), qui traduit la reprise par les salariés eux-mêmes, et sous leur contrôle, des biens qu'ils ont eux-mêmes produits (et dont ils s'estiment dans ce cas les détenteurs légitimes). Bien que s'agissant de l'acception la plus ancienne, elle reste toujours usitée en ce sens.

S

- shaker : Les Shakers sont les membres d'une branche du protestantisme issue des quakers née au début du XVIIIe siècle. Les convictions puritaines des Shakers leur ont fait développer un style propre de mobilier, dépouillé de tout ajout décoratif. Longtemps considéré comme purement utilitaire, le mobilier Shaker a ces dernières années attiré l'attention de designers qui y voient une préfiguration du minimalisme actuel.

- solidarité mécanique et organique, Emile durkheim

- spécialiste Personne qui a acquis des compétences et un savoir particulier dans un domaine précis.

T

- tutoriel Le tutoriel (anglicisme dérivé de l'anglais tutorial) est un guide d'apprentissage du type tutorat, destiné en particulier au domaine informatique et permettant d'aider l'utilisateur novice à se former de manière autonome à l'utilisation d'un logiciel, à un langage de programmation ou à des jeux interactifs. Cependant, l'utilisation du mot “tutoriel” s'est généralisée et s'est étendue à toutes sortes d'activités, comme le bricolage, l'automobile, la photo, la vidéo, le jardinage, les loisirs créatifs, etc. Le tutoriel est un outil pédagogique qui peut se présenter sous la forme d'un autre logiciel, d'une vidéo, d'un document textes/images électronique ou papier, constitué d'instructions détaillées pas à pas, le plus souvent par étapes. Contrairement au mode d'emploi qui énumère et décrit les fonctionnalités en détail, le tutoriel montre comment atteindre l'un des objectifs possibles, clairement défini. Dans le cas d'un logiciel, il peut constituer une première méthode d'approche, constituée d'exemples pratiques. Pour toutes les activités, on enseigne comment réaliser une tâche à des utilisateurs considérés comme peu compétents dans le domaine concerné.

U

- culture underground : ou « souterraine », est, avant l'apparition d'Internet, un complexe social-culturel, contreculturel, d'opposition à l'industrie culturelle mais en relation dialectique avec elle. Tel artiste underground pouvant, quelques années plus tard, devenir « over-ground ».

À la fois dépassée et réactualisée par la culture numérique, l'underground est, dans le contexte français, et jusque dans les années 2000, une construction consciente de journalistes, écrivains, auteurs de Bandes dessinées autour de la personnalité de Jean-François Bizot et des ouvrages (en particulier Lipstick Traces: A Secret History of the 20th Century (en)) de Greil Marcus autour de médias comme Actuel, Technikart ou le magazine Tracks. Cette approche généalogique de la culture se poursuit dans les années 2010 avec Pacôme Thiellement sous l'influence de Ben Watson (critique musical) ou de Charles Shaar Murray.

V

- vulgarisation La vulgarisation est une forme de diffusion pédagogique des connaissances qui cherche à mettre le savoir (et éventuellement ses limites et ses incertitudes) à portée d'un public non expert. C'est l'ensemble des actions permettant au public d'accéder à la culture, et en particulier aux cultures scientifiques, techniques, industrielles ou environnementales, c'est-à-dire aux savoirs, savoir-faire et savoir-être de ces disciplines.

La vulgarisation est depuis toujours intimement liée à la démarche scientifique1. C'est une nécessité pour l'avancée du savoir. Elle est nécessaire à la conservation de la production scientifique (alors vue comme bien commun). Le partage des résultats avec le plus grand nombre facilite la critique positive et méliorative, et est même facteur de sérendipité.

La vulgarisation permet aussi au citoyen de pouvoir saisir d'un enjeu la communauté scientifique, ce qui se développe via certains partenariats entre recherche et citoyens. Mais cette dernière piste reste encore marginale, comparativement à l'espace occupé par la vulgarisation plus « classique » (magazines, émissions de télévision, livres, musées de science, universités populaires, cours publics, etc…).

wiki/memoires/diy/diy/lexique.txt · Dernière modification: 2015/04/24 09:12 (modification externe)