• Porteuse du projet : Amandine Long
• Date : 14/10/2019
• Contexte : Mémoire

Ce document regroupe le carnet de synthèse, la fiche entretien (issue d'une rencontre avec Sabine Allard), le lexique et la bibliographie : carnet_de_synthese.pdf

carnet_atc.pdf

Stage de trois mois au sein de la Fabulerie : rapport_de_stage.pdf

Dans le cadre de mon mémoire, je m’interroge sur la façon dont l'interactivité peut nourrir l'enthousiasme dans la narration. Avant tout, une précision s'impose : il n'est ici pas uniquement question de narration interactive, mais plus globalement d’interactivité dans le domaine de la narration. Inverser l’ordre des mots peut sembler insignifiant, mais la subtilité de langage change en réalité amplement le prisme par lequel le sujet sera abordé. Pour éclaircir les choses, il faut commencer par donner une définition précise de l’interactivité, afin de délimiter le champ de recherche.

L'interactivité réside dans la relation entre deux entités, où chacune réagit en fonction des stimuli que l’autre lui a envoyé, générant ainsi un échange. On peut parler de communication, de coopération ou encore de collaboration, mais le simple fait que les entités se répondent en modifiant ou adaptant leur comportement suffit à produire de l’interactivité.

En suivant cette définition, il est possible de diviser les dispositifs interactifs en deux grandes catégories, dépendamment du type de relations et d’échanges qu’ils peuvent générer. D'une part, on trouvera les dispositifs qui produisent un échange direct entre le public et eux-même. Cela désigne les interactions Homme/machine, mais pas uniquement, on démontrera que même un objet sans technologie peut être interactif.
D'autre part, on trouve les dispositifs qui ne présentent eux-même pas d'interactivité, mais qui permettent d'en générer. En effet, les relations entre le public et l'auteur font aussi partie du cadre de recherche.

A partir de là, on peut s'attaquer à la problématique à proprement parler. Comment l’interactivité, dans un récit, permet-elle de générer de l’enthousiasme, de fasciner, de captiver ? Pour comprendre cela, il faut savoir que l’Homme a besoin d’histoires pour se construire, autant personnellement que socialement. C’est essentiellement là dessus que les dispositifs narratifs vont pouvoir jouer pour charmer le public.

Enfin, suite à ces constats, un regard critique s'impose. Entre enthousiasme et fascination, la limite est fébrile, rendant le risque de manipulation très fort. Il semble inévitable d'interroger cette notion, en questionnant la façon dont l'interactivité peut y apporter une solution. Un second aspect doit également être traité. L'interactivité peut rendre un dispositif spectaculaire, ce fait est indéniable. Pour autant, il est facile de tomber dans l'excès. Comment éviter le superflu? Il est important dans un premier temps de prendre en compte la notion de “magie de l'instant”. Certains récits sont ponctuels, ils sont présentés en un temps précis et ne peuvent véritablement fonctionner qu'ainsi (le théâtre par exemple). D'autre part, une histoire doit être rythmée, ponctuée de moments calmes et de passages plus intenses.

Dans le but d'appuyer mes recherches, j'ai développé plusieurs projets de pratique plastique, qui ont permis d'interroger les différents aspects abordés dans mon mémoire. Mon domaine d'intervention étant très large, j'ai pu explorer de nombreux dispositifs qui peuvent s'intégrer dans le cadre d'une narration.

Interroger la notion d'interactivité

Ces divers dispositifs requièrent de la part du public une action, une interaction avec l'objet d'édition. On sort ici du simple geste qui nous permet de tourner les pages. De part sa gestuelle, le lecteur choisi quoi regarder, quoi découvrir, quels éléments manipuler en premier. En réponse, le dispositif va également se mouvoir, se transformer.

• Ombro-cinema (novembre 2019) : Cette technique permet d'animer des éléments papiers, à première vue immobiles. Ce dispositif m'a permis d'interroger la notion d'interactivité. On a ici un contenu initial, et le dispositif demande une action de la part du public. En fonction des gestes que l'on fera, le contenu va se mouvoir, se transformer, en d'autres termes s'adapter. Un échange entre le public et l'objet se met en place.

• Codes polychromatiques (novembre 2019) :

(Ref: Philippe Blanchard / NouveauxTroglodytes)

• Bande dessinée à double lecture (décembre 2019 - janvier 2020) :

• Récit d'objet (Anaglyphes) : Illustrations en trois dimensions

Question la relation entre le conteur et les spectateurs. Il s'agit ici aussi d'une forme d'interactivité, puisqu'un échange se crée avec le conteur.

• HTML + CSS + JS : Aiga Trebola - Amandine Long - Quand on parle de narration, on pense de prime abord aux romans, l'une des formes les plus courantes pour raconter une histoire. Pourtant, il existe d'autres façons, pour découvrir un récit, que de tourner les pages une à une. Pourrait-on, en cassant ces codes, mettre le lecteur dans une posture nouvelle, de sorte à éveiller sa curiosité? Ce dispositif propose ainsi un paysage à faire défiler, pour découvrir progressivement un univers qui se transforme, et révèle peu à peu ses secrets.

• Code processing générateur de personnages et de décors (janvier 2020) :

// nombres d'éléments graphiques
int n = 4;
// Créer des chaines d'images
PImage[] background = new PImage[n];
PImage[] tour = new PImage[n];
PImage[] toit = new PImage[n];
PImage[] head = new PImage[n];
PImage[] nose = new PImage[n];
PImage[] eyes = new PImage[n];
PImage[] lips = new PImage[n];
PImage[] hair = new PImage[n];
void setup() {
  size(1400, 1000);
  for ( int i = 0; i<n; i++ ) {
    // charge les différents éléments graphiques dans la mémoire interne
    background[i] = loadImage( i +"_background"+ ".png" );
    tour[i] = loadImage( i +"_tour"+ ".png" );
    toit[i] = loadImage( i +"_toit"+ ".png" );
    head[i] = loadImage( i +"_head"+ ".png" );
    nose[i] = loadImage(i +"_nose"+ ".png" );
    eyes[i] = loadImage(i +"_eyes"+ ".png" );
    lips[i] = loadImage(i +"_lips"+ ".png" );
    hair[i] = loadImage(i +"_hair"+ ".png" );
  }
}
void draw() {
  
}

void keyReleased() {
if (key == 'b') {
    int s = int(random(0, n)); // choisi aléatoirement dans les éléments img
    image (background[s], 0, 0);
  }
  if (key == 'm') {
    int s = int(random(0, n)); // choisi aléatoirement dans les éléments img
    image (tour[s], 300, 394);
  }
  if (key == 't') {
    int d = int(random(0, n)); // choisi aléatoirement dans les éléments img
    //int x = int(random(-200, 700)); // coordonnée x aléatoire
    //int y = int(random(-200, 1000)); // coordonnée y aléatoire
    image (toit[d], 300, 300);
  }
  if (key == 'h') {
    int d = int(random(0, n)); // choisi aléatoirement dans les éléments img
    image (head[d], 605, 300);
  }
    if (key == 'n') {
    int d = int(random(0, n)); // choisi aléatoirement dans les éléments img
    image (nose[d], 600, 300);
  }
   if (key == 'e') {
    int d = int(random(0, n)); // choisi aléatoirement dans les éléments img
    image (eyes[d], 600, 290);
  }
   if (key == 'l') {
    int d = int(random(0, n)); // choisi aléatoirement dans les éléments img
    image (lips[d], 600, 335);
  }
   if (key == 'c') {
    int d = int(random(0, n)); // choisi aléatoirement dans les éléments img
    image (hair[d], 600, 290);
  }
  //if (key == 'd') {
  //  int r = int(random(1, 150)); // rayon aléatoire du cercle
  //  int x = int(random(0, 700)); // coordonnée x aléatoire
  //  int y = int(random(0, 1000)); // coordonnée y aléatoire
  //  fill(random(0, 255), 180, 230);
  //  noStroke();
  //  ellipse(x, y, r, r);
  //}
  // Enregistre une image en appuyant "espace"
  if (key == ' ') {
    saveFrame("affiche-######.png");
  }
}

Espace cognitif personnel d'interprétation

• Décors modulables (décembre 2019) :

Ce dispositif permet de créer un décors personnalisé à partir de modules préexistants, à manipuler, superposer, assembler, et par dessus lesquels il est possible de dessiner ses propres motifs. Quelle est la place de l'imagination dans la narration? Comment peut-on permettre au public de participer au récit, de se sentir impliqué ?

• Décors et livre à compléter à l'aide de tampons (créés en linogravure) (novembre 2019)

Comment bien faire fonctionner une narration ?

• Code secret (processing+arduino) : Arduino - Code secret

Ce type de dispositifs est souvent présent dans les escape games, ces jeux d'aventure grandeur nature où l'objectif est de résoudre des énigmes, dans le but de s'échapper d'une pièce close. Dans ce genre de dispositifs, le public devient complètement acteur de l'histoire dans laquelle il est plongé, puisque se sont ses actions qui en déterminerons l'issue. D'ailleurs, ici, le déroulé de l'histoire et le ressenti du joueur au cours de la partie ont davantage d'importance que le dénouement en lui même. On questionne ici la notion de “magie de l'instant”. Certains dispositifs ne font effet que lorsqu'ils sont mis dans un cadre et utilisés ponctuellement.

• Livre “animé” :

Pop-ups, éléments en volume, qui “sortent des pages”, et qui sont manipulables Questionne notamment la notion de rythme dans la narration. On a ici un dispositif narratif finalisé, avec un récit qui se déroule progressivement. On commence par une simple illustration en deux dimensions, puis un premier élément est manipulable, et produit du volume. Par la suite, un grand pop-up semble sortir des pages, il impressionne et produit du spectaculaire. Après ce point d'orgue, on retourne progressivement à quelque-chose de plus sobre, pour finir comme on a commencé, avec un élément 2D.

Vers le macro projet :

• GDevelop : Grâce à ce logiciel, on peut facilement développer des jeux avec de nombreuses possibilités d'arborescences. Cela permet ainsi au public d'interagir sur l'histoire et d'avoir une certaine prise sur son déroulement.