– Recherche en Design Graphique - DSAA Design Graphique -

• Porteur du projet : Fabienne Edern
• Date : 17/11/2017
• Contexte : Mémoire DSAA
• Lien : www.fabienneedern.com / www.instagram.com/fab.drn/
• Documents : Dossier accréditationOral accréditation
• Proto-mémoire : wiki

Durant cette année de DSAA, je me suis concentrée tant sur les travaux personnels que scolaires à orienter mes créations dans ce soucis synesthésique. En effet, j’ai dans un premier temps réalisé un clip pour l’auteur-compositeur-musicien FAKEAR pour le son ANKARA, suite à une proposition de sa part. J’ai recherché à traduire la fluidité, les liens numérique-traditionnel et son‑image, le déplacement progressif de l’énergie, le mélange des cultures… L’exercice était inédit pour moi, ayant pour habitude d’apposer une musique à un graphisme pré-existant, la difficulté a été de proposer un graphisme à partir de la musique imposée.

Par ailleurs, suite au sujet l'Apesanteur, au sein de mon cours “Laboratoire de recherches”, en groupe, nous avons réalisé un court clip autour du rêve, accompagnant la chanson “24h01” de Renan Luce. Les rêves sont dotés d’une plasticité sans poids matériel mais avec un poids mental. Nous avons travaillé dans le cadre de ce projet sur les phases du sommeil (l’éveil calme, le sommeil lent, paradoxal et intermédiaire). Mon interprétation se précise avec le sommeil lent. Le but était de créer une expérience de l’élévation de l’esprit, tout en réfléchissant aux dualités pesanteur-apesanteur et légèreté-lourdeur. La principale difficulté de ce projet a été de coordonner l'ensemble du groupe, en effet, il était constitué d'un membre de chaque mentions du DSAA (création industrielle, espace, espace-évènement et graphisme). Nos aspirations et nos attentes de finalisation graphique étant différentes, il a été compliqué de rendre un clip concédant l'ensemble des doléances. (cf Apesanteur, un monde sans gravité - Sommeil onirique)

J’ai entamé l’apprentissage de différentes méthodes permettant de lier via l’outil numérique les sens qui m’interpellent. D’une part, j’ai approfondi mes connaissances autour de Processing tout essayant de manipuler des programmes aux résultats proches d’un prototype éventuel. D’autre part, j’ai découvert le logiciel PureData lors d’un workshop au lycée. La force de cet outil est sa simplicité, il offre des performances plus poussées que Processing (du point de vue de l’ouïe) tout en utilisant une interface intuitive et très complète.

Voici mon portrait KARMIQUE pour le macro-projet :

Mon macro-projet pourrait prendre différentes formes comme la réalisation d’objets scéniques pour des musiciens, du v-jing, clips musicaux… De manière plus générale, l’objet pourrait servir d’outil de médiation pour faire découvrir le rythme, le tempo, les hauteurs à des novices de la musique et inversement donner un outil d’apprentissage aux musiciens par l’image… De plus, il me paraît intéressant de pouvoir mettre en perceptive la dualité co-existante entre les outils numériques et traditionnels.

Dans un soucis de professionnalisation, j'ai décidé d'ancrer mon macro-projet au plus prêt de la réalité en y incluant des acteurs de la vie professionnelle. J'oriente donc mon macro-projet vers une réalisation “main dans la main” avec le musicien-compositeur Produbtion), le but serai de lui créer des clips pour l'ensemble de son premier album en utilisant des formes alternatives de recherches et créations.

• Ordinateur Mac OS
• Prise de vue (portable ; appareil photo ; drone)
• Pied appareil photo
• Rétro-projecteur
• Flash
• Panneau réfléchissant
• Fond vert
• Mandarines
• After Effect
• Première Pro
• Photoshop
• Illustrator
• Processing (?)

Afin de travailler avec Produbtion et non pour ce dernier, il a fallu mettre en place des moyens efficaces dans le but de cerner au mieux sa pensée, ses aspirations, ses envies…

• Dans quelles conditions les sons ont-ils été créés ?

“ Les conditions.. je sais pas trop quoi te dire, chaque son s'est fait de manières différentes, certains en deux jours comme d'autres en six mois.. mais c'est dans une certaines intimité, dans mon petit monde ! ”

• Y a-t-il des ambiances affiliées à des sons précis ?

“ Après, concernant la recherche de sons.. soit je recherche soit je tombe par hasard sur un son qui me plaît auquel je pensais pas. Après, je sais forcément quel type de son chercher pour une ambiance recherchée, l'un va dans l'autre.. J'aime aussi beaucoup utiliser des sons dans des ambiances ou styles, décalés à ce à qu'il serait affilié a priori.”

• Certains imaginaires te tiennent-ils à coeur ?

“ Des imaginaires qui me tiennent à coeur.. Oui mais sur l'album il y a quasiment une ambiance différente à chaque fois, il y en a qui me touchent plus que d'autres c'est sur.. j'étais pas mal à la recherche d'ambiances naturelles, végétales, tout en prenant de l'électronique. ”

• Les sons sont-ils à écouter dans un ordre précis ?

“ Non, il n'y a pas d'ordre car l'album n'a aucun fil rouge, chose que je me reproche parfois, il n'y a pas de cohérence ce sont des inspirations complètement différentes, et l'ordre des morceaux s'est fait à la toute fin, il est ni chronologique et ne suit pas un quelconque ordre logique, c'est le feeling. ”

• Faut-il suivre la direction artistique déjà mise en place ?

“ Pour moi ma musique est subjective dans l'interprétation visuelle, c'est ce qui est intéressant, moi j'ai des images de mes morceaux très précises mais ce que les autres voient est encore plus intéressant ! ”

• Ai-je carte blanche ou une ligne directrice est à suivre ?
• As-tu des idées préconçues des clips associés à certains sons ?

“ Donc carte blanche, après je peux tenter de te donner un peu « l'âme visuelle » du morceau mais bon.. laissons la créativité totale faire les choses :) ”

10 sons = 10 clips : Faut-il

• créer du lien
• avoir une seule et même ambiance
• trouver un système graphique conducteur, une charte graphique
• les articuler ensemble pour créer une “histoire”

Produbtion c'est :

• un étudiant
• la fête
• l'orient
• le dépaysement
• un mélange d'univers

C'est aussi un système graphique déjà mis en place :

• glitch
• hydrographie
• végétal

L'atelier “Makey Makey” organisé par Alycia et Marine, a été l'occasion pour moi de découvrir comment réaliser des affiches interactives. À ce titre, j'ai créé avec mon groupe (Coline Januel Gaetan Olias, Laura Fournier, Nytia Tchangodei) un objet permettant de découvrir l'ensemble du nouvel album d'Orelsan “La fête est finie”. En effet lorsque l'utilisateur appuie sur certaines parties du corps du rappeur ou du décor, un morceau de chanson choisi du nouvel album se lance.

14 points à toucher, pour 14 chansons à découvrir !

• Bouquet (roses) : « Depuis qu'j'suis p'tit, j'aime les bonnes meufs. Jour et nuit, j'pensais bonnes meufs. Mais j'ai jamais chopé d'bonnes meufs. » (Bonne Meuf)
• Bouquet (feuilles) : « Ma ville est comme la première copine que j'ai jamais eue. J’peux pas la quitter, pourtant, j'passe mon temps à cracher dessus. Parler du beau temps serait mal regarder le ciel. J’la déteste autant qu'je l'aime, sûrement parce qu'on est pareils. » (Dans ma ville, on traîne)
• Canapé : « Quand y'a plus d'alcool sur le sol que dans les verres, c’est qu'il est l'heure de rentrer. Quand y'a plus d'musique et t'es tout seul sur la piste. Il faut qu't'arrêtes de danser. » (La fête est finie)
• Jambe droite : « Main dans la main, vieux et fripés. On s'rappellera les soirées qu'on faisait tous les deux à fumer des clopes, déchirés. À danser au milieu du salon, tu taffais dans deux heures. Les yeux imbibés d'alcool, déguisés en Chopper. » (Paradis)
• Cheveux : « J’viens d'la classe moyenne, moyennement classe. Où tout l'monde cherche une place, Julien Clerc dans l'monospace. J’freestylais dans ma tête sur le bruit des essuie-glaces. Y’a la pluie en featuring dans toutes mes phrases. » (La pluie)
• Oeil droit : « Assis au fond du bar, perdu dans l'brouillard. J’m’ennuie toujours en soirée. Mes potes veulent me faire boire, j'veux juste leur dire : « Au revoir ». » (La lumière)
• Bouche : « Ok, j'vais demander à Skread de faire une instru simple. Parce que je vais dire des trucs simples. Parce que vous êtes trop cons. Ok, simple, basique, basique. » (Basique)
• Mur : « Laissez-moi, j'suis dans ma zone. Laissez-moi, j'suis dans ma zone. Laissez-moi, j'suis dans ma zone. Laissez-moi, j'suis dans ma zone. » (Zone)
• Bisous sur la joue : « Y’a rien à faire, à part être présent, panser les plaies, changer les pansements, le seul remède, c’est l’temps. » (Notes pour trop tard)
• Cou : « T’aimais mieux quand j'étais moins connu. Sauf que tu m'connaissais pas non plus. J’croyais qu'c'était cool d'être célèbre. » (Quand est-ce que ça s’arrête)
• Coeur : « J’aimerais retrouver la magie du début. Rien n'fonctionne quand l'cœur n'y est plus. Ça fait mal à la fierté, j'ai du mal à l'admettre. Mais j'ai jamais été aussi perdu. » (San)
• Ventre : « Puisqu'on est tous réunis ici, pour chanter « Les démons de minuit ». Manger d'la mousse de canard sur des blinis, danser sous les stroboscopes de Gifi. J’ai préparé un p'tit speech, parce que j'dois vous avouer un p'tit détail de ma vie. J’déteste les fêtes de famille, wooh. » (Défaite de famille)
• Entre jambes : « Assalamu alaykum. Déjà, t'as compris qu'j'm'en bats les couilles. Lunettes noires parce que j'mate des boules. J’suis déchiré, j'sens pas les coups. » (Christophe)
• Main gauche : « Tout va bien, tout va bien. Petit, tout va bien, tout va bien. Tout va bien, petit, tout va bien. Tout va bien, tout va bien. » (Tout va bien)

D’une part les clips musicaux sont de plus en plus travaillés. En effet, on observe l’apparition de diverses techniques tel que l’animation traditionnel, le stop-motion, la rotoscopie… Nous pouvons ici nous appuyer sur le clip de la chanson D.A.N.C.E de Justice réalisé par le duo français Jonas et François avec des animations de So Me afin d’illustrer ce propos. Dans le clip datant de 2007, Xavier de Rosnay et Gaspard Augé (les deux membres du groupe) marchent pendant que les motifs de leurs t-shirts changent au rythme de la musique et en fonction des paroles.

D'autre part, le designer graphique et artiste numérique russe Rus Khasanov s’est inspiré de musique comme celle d’Ilya Beshevli ou de Boris Blank afin de créer des balades oniriques et numériques. Ses vidéos telles que “Odyssey” ou “Pacific Light” permettent grâce à l’utilisation de ce double médium de plonger le spectateur dans un état qu’il ne pouvait soupçonner, les émotions sont démultipliées. En effet, la mise en avant de deux sens sur cinq possibles permet de faciliter ces liens.

Par ailleurs, les deux cousins qui forment le groupe The Blaze, portés par une electro cinématographique et incarné par des clips saisissants de réalisme, intriguent la toile. En effet leurs clips aux ambiances décalés recréent le style et ré-invente un univers vu et revu, grâce à des images équivoques inspirées de l'imagerie du rap.

De plus, le projet Johnny Cash est un projet collectif, le but est de partager l'ensemble des visions du monde de Johnny Cash, la manière dont il vit dans notre esprit. Chaque participant utilise une seule image provenant du clip “Is not No Grave” (dernier enregistrement studio de l'artiste), la redessine, afin de créer une mer de portraits uniques. Alliés et joués en séquence sur la chanson, les portraits créent un hommage émouvant et en constante évolution à cette icône musicale bien-aimée. De plus, au fur et à mesure que de nouvelles personnes découvrent et contribuent au projet, ce portrait vivant continue de se transformer et de se développer.

Johnny Cash Project

Enfin, Electronium est une expérience audiovisuelle composée d'un synthétiseur virtuel et d'un visualiseur audio. Le glissement modifie la hauteur / fréquence des oscillateurs synthétiseurs, et “randomise” en modifiant aléatoirement les formes d'onde et la gamme de fréquence de l'oscillateur ainsi que la quantité d'écho. Construit par DreamPipe.

Electronium